Press release
- Une réallocation rapide et performante des portefeuilles de prêts des banques en faveur des actifs verts sera créatrice de valeur.
- Les banques doivent investir dès aujourd’hui dans un suivi fin des émissions qu’elles financent si elles veulent prendre les bonnes décisions stratégiques.
- Les banques doivent élaborer des plans stratégiques à long terme pour être en mesure de s’adapter rapidement et résolument à la transition climatique en cours.
PARIS, le 9 juin 2022 – Les banques du monde entier sont lancées dans la transition climatique. Toutefois, comme l’indique une nouvelle étude de Bain & Company, elles doivent relever trois défis stratégiques pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Sachant que les émissions « financées » – c’est-à-dire résultant des activités de crédit ou d’investissement d’une banque – représentent au moins 95 % de l’empreinte carbone totale de cette dernière, il est absolument essentiel de mettre l’accent sur une mesure fine de ces émissions, parallèlement à l’application d’une stratégie de long terme, pour créer de la valeur à partir de la transition vers la neutralité carbone.
La nouvelle étude de Bain & Company révèle que de nombreuses banques pourraient obtenir des données de référence plus précises sur les émissions de leur portefeuille de prêts et autres financements, sachant que les émissions financées estimées sur la base d’informations insuffisamment détaillées peuvent se révéler jusqu’à deux fois plus ou deux fois moins élevées dans la réalité. Par ailleurs, il est difficile à ce jour pour les banques de savoir si et quand la transition énergétique créera de la valeur, et quelle stratégie elles ont le plus intérêt à suivre.
Les experts de Bain & Company estiment que les banques qui sauront prendre ce problème à bras-le-corps – qu’ils appellent « les banques pionnières » – verront en conséquence leurs bénéfices enregistrer une croissance comprise entre 25 et 30 %. A l’inverse, les banques qui tarderont à relever le défi, ou qui se contenteront de suivre passivement les exigences réglementaires, subiront une érosion de leur rentabilité dans des proportions allant de 10 à 20 %.
Les « banques pionnières » veilleront à investir dans un suivi fin de leurs émissions, pour aider leurs clients à négocier la transition et à prendre des décisions stratégiques plus avisées, en procédant à une gestion active de leurs portefeuilles fondée à la fois sur des indicateurs financiers et sur l’empreinte carbone. En agissant rapidement, les banques pionnières réorienteront une part beaucoup plus importante de leurs portefeuilles vers des actifs verts – jusqu’à 85 % d’ici à 2050. En retour, elles profiteront d’un coût du financement et du risque inférieur à celui des concurrentes moins réactives, auxquelles les marchés et les investisseurs feront payer de plus en plus cher leur exposition aux industries et projets plus polluants.
« Les banques ont un rôle essentiel à jouer pour limiter le réchauffement climatique à 1,5° C, et les initiatives mises en place au niveau sectoriel, telles que la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, sont absolument décisives », explique Camille Goossens, responsable mondial du pôle de compétences Développement durable et RSE dans les services financiers de Bain & Company. « Nous assistons à une dynamique positive pour les deux échéances de réduction des émissions de 2050 et 2030, mais aussi sur le plan des informations communiquées par les entreprises, qui sont de plus en plus transparentes et précises. Toutefois, face à ce sujet fondamental, les banques doivent absolument investir dans une analyse fine des données et adopter de plus en plus des réflexions stratégiques de long terme. Chaque banque devra également s’interroger sur l’attitude qu’elle doit adopter pour créer de la valeur, en se demandant si elle veut faire partie des pionnières».
Informations complémentaires :
Méthodologie
Bain & Company a examiné les 15 plus grandes banques (en termes d’actifs) d’Europe, d’Asie-Pacifique et d’Amérique du Nord, en s’appuyant sur des données du PCAF (Partnership for Carbon Accounting Financials), du dispositif PACTA (Paris Agreement Capital Transition Assessment), de S&P Global Market Intelligence et des rapports annuels des établissements concernés pour déterminer leurs positions respectives en termes de publication d’informations et d’objectifs. Pour l’étude, Bain & Company a mesuré à la fois les émissions financées de chaque banque et le pourcentage de la valeur du portefeuille correspondant. Nous avons également regardé si les banques annonçaient des objectifs pour 2030 et sur combien de secteurs elles s’appuyaient pour calculer et publier les émissions en valeur absolue.
Bain & Company a également mené une étude visant à déterminer si le degré de détail des données avait une influence significative sur la fiabilité des mesures. Pour ce faire, nous avons déterminé l’empreinte carbone de quatre portefeuilles de prêts représentatifs : électricité, métallurgie, automobile et prêts immobiliers aux ménages, sur la base de trois méthodes conformes à la norme du Partnership for Carbon Accounting Financials (PCAF). Ce dernier a créé une échelle de qualité des données relatives aux émissions, qui tient compte de leur degré de détail et de spécificité. Cette échelle va de 1 à 5, 1 correspondant aux données d’un haut degré de certitude et 5 aux données extrêmement incertaines (non spécifiées et générales).
Bain & Company a élaboré un modèle de banque théorique dotée d’un portefeuille représentatif (par exemple des activités internationales, avec une répartition équilibrée de l’exposition aux différents secteurs et produits). À partir de données quantitatives et de facteurs de probabilité, le modèle a permis de simuler la trajectoire des bénéfices d’une banque entre aujourd’hui et 2050, déduction faite de l’inflation ou de la croissance du marché, selon trois stratégies différentes :
- « Pionnière » : la banque s’engage tôt et résolument dans la transition climatique.
- « Suiveuse » : la banque participe au mouvement de transition climatique, mais ni rapidement, ni vigoureusement.
- « Retardataire » : la banque tarde à agir et adopte une attitude passive, en fonction des obligations réglementaires.
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Contacts Presse
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