Press release
Paris, le 1er mars 2021 – Après un arrêt brutal de l'activité au deuxième trimestre 2020 sous l’effet de la pandémie de la Covid-19, l’industrie du Private Equity a connu un rapide rebond et fait preuve d’une solide résilience. Au troisième trimestre, la valeur des deals et des sorties a fortement augmenté, permettant au secteur de conclure l’année sur une hausse de 8 %par rapport aux niveaux de l’année 2019. Avec tous les indicateurs au vert, le marché mondial du PrivateEquity a su traverser la tempête de 2020, sans que ses rendements n’en soient affectés et avec des valorisations toujours aussi élevées. En ce qui concerne les investissements, le second semestre 2020 a été à la hauteur des semestres précédant ce millésime.
« Le marché mondial du Private Equity a bien résisté en 2020, dans un contexte inédit et marqué par une forte incertitude », observe Jean-Marc Le Roux, Responsable du pôle de compétences Private Equity de Bain & Company en France. « Le marché du capital-investissement a absorbé la baisse observée au deuxième trimestre pour finalement atteindre un niveau globalement élevé, à mesure que les investisseurs se sont rapidement réorganisés pour travailler à distance. Avec la baisse du volume de transactions observée en 2020, nous pouvons anticiper un fort effet de rattrapage qui va booster la demande. Si on ajoute à cela un niveau de poudre sèche record et des marchés robustes, on peut s’attendre à ce que l’année 2021 soit elle aussi une bonne année »
Le 12ème Rapport annuel mondial sur le Private Equity de Bain & Company, premier cabinet de conseil auprès des investisseurs du Private Equity dans le monde, révèle notamment plusieurs enseignements clés :
- Le marché mondial du Private Equity en 2020 : une forte résilience à l’épreuve de la crise
Après un très fort rebond suivant un arrêt quasi complet de l’activité au deuxième trimestre 2020, le marché mondial du Private Equity a généré 592 milliards de dollars d’investissement par les fonds de buy-out, soit une hausse de 8 % par rapport à 2019 et 7 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années (555 milliards de dollars). Sur ce total, 410 milliards de dollars ont été générés au cours des T3 et T4, les General Partners (GPs) s'étant empressés d’investir et de rattraper le retard du début d’année.
Dans un contexte de forte concurrence et d'afflux massif de capitaux en equity et en dette, les multiples ont continué leur envolée en 2020, pour atteindre en moyenne 11,4 fois l’EBITDA aux États-Unis à la fin de l'année, et un record de 12,6 fois l’EBITDA en Europe. Un chiffre témoigne de l'effervescence du marché en 2020 : environ 70 % des rachats d'entreprises aux États-Unis ont été valorisés plus de 11 fois l'EBITDA.
Si en 2020 tous les secteurs ont vu leurs multiples augmenter, les secteurs les moins sensibles au Covid-19 (comme les paiements) ou ceux qui ont bénéficié de la pandémie (comme la technologie) ont connu les plus fortes hausses. Cette ruée vers les actifs de qualité signifie que le capital-investissement a ciblé en priorité les entreprises pouvant supporter davantage de dette, que les banques n’ont pas hésiter à octroyer.
Malgré la profonde incertitude qui a marqué cette année inédite, les multiples de dette ont grimpé en flèche en 2020 : près de 80 % des transactions financées par un effet de levier avaient une dette représentant plus de x6 l'EBITDA. Dans l'ensemble, les capitaux privés non dépensés, y compris ceux engagés dans des fonds de capital-risque, de croissance et d'infrastructure, ont augmenté de manière progressive depuis 2013 pour atteindre près de 3 000 milliards de dollars, dont environ un tiers est attribué aux fonds de buy-out et aux SPAC.
Après un coup d’arrêt de l’activité au deuxième trimestre, les sorties ont enregistré une augmentation en valeur au second semestre : la hausse des multiples et la menace d'un changement de loi fiscale aux États-Unis ont fortement incité les investisseurs à vendre des actifs, en particulier de grandes entreprises. Si le nombre de sorties a été inférieur au total de 2019, la valeur globale des sorties a atteint 427 milliards de dollars en 2020, soit le même montant qu'en 2019 et en ligne avec la moyenne sur cinq ans, du fait d’une augmentation de la taille moyenne des transactions.
Une fois de plus, les acheteurs stratégiques ont constitué le principal canal de sortie. Les opérations de sponsor à sponsor ont bien résisté, et les IPO ont augmenté de 121 % pour atteindre 81 milliards de dollars, alors que les marchés actions montaient en flèche.
Les 989 milliards de dollars collectés dans le monde représentent une baisse par rapport au record historique de 1 900 milliards de dollars établi en 2019. Mais il s'agit néanmoins du troisième total le plus élevé de l'histoire, et si l'on y ajoute les 83 milliards de dollars collectés pour les SPAC, il s’agit du deuxième plus élevé. Les fonds de buy-out à eux seuls ont permis de lever environ 300 milliards de dollars en 2020, ou 340 milliards de dollars si l'on inclut les capitaux des SPACS destinés à des objectifs de type buy-out, estimés à 41 milliards de dollars.
« Tout porte à croire que le capital-investissement est parvenu à traverser la tempête de 2020 sans en subir les contrecoups. Si l'on considère le taux de rentabilité interne (IRR) annualisé sur 10 ans, les fonds ont jusqu'à présent évité le type de dommages subis lors de la crise financière mondiale de 2007-2008. », analyse Doris Galan, Associée de Bain & Company membre du pôle de compétences Private Equity. Alors que les GPs ont réalisé moins de sorties en 2020, ceux qui ont réalisé des sorties ont généré des multiples sur le capital investi d'environ 2,3 fois, soit un peu plus que la moyenne sur cinq ans.
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Deals : moins de volume, mais des valorisations plus élevées
S’il y a un chiffre qui se démarque de cette année 2020 inédite, c’est la baisse de 24% du nombre de transactions réalisées par les firmes de Private Equity (soit environ 1 000 opérations de moins) par rapport aux niveaux récemment atteints, ce qui signifie que la valeur totale des investissements a donc été soutenue par des deals de plus grande taille. En 2021, le marché des transactions promet d’être particulièrement actif, les investisseurs cherchant à rattraper le temps perdu dans un environnement marqué par un niveau élevé de poudre sèche et un marché du crédit robuste. Si l’on regarde les données pour janvier-février 2021, on peut constater une hausse des transactions de 60%% en valeur par rapport aux moyennes observées pour ces deux premiers mois au cours des cinq dernières années.
La flambée des prix des actifs dans des secteurs comme la technologie signifie que les multiples des transactions réalisées aujourd'hui atteignent ou approchent des niveaux records, ce qui aura des implications importantes pour les investisseurs en 2021 et pour les années à venir : les fonds devront plus que jamais se différencier et prendre des décisions audacieuses.
- Le retour en force des SPAC
Quasiment disparus après la crise économique et financière mondiale de 2007-2008, les SPAC
(« Special Purpose Acquisition Company », c'est-à-dire une société dédiée spécifiquement à une acquisition) ont fait leur réapparition il y a quelques années, puis ont refait surface sur la scène financière en 2020, levant un montant record de 83 milliards de dollars de capitaux frais, principalement aux États-Unis, soit plus de six fois le précédent record établi il y a tout juste un an.
Selon Bain & Company, les SPAC pourraient jouer un rôle significatif à long terme sur les marchés des capitaux, les sociétés cherchant des alternatives aux introductions en bourse traditionnelles.
Mais alors que l’essor des SPAC devrait se poursuivre jusqu'en 2021, les recherches de Bain révèlent que si leurs rendements semblent s'améliorer dans l'ensemble, leurs performances individuelles restent très variables.
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L’ESG devient incontournable
Si l’investissement ESG (Environnement, Social, Gouvernance) se heurte encore aujourd’hui à un certain scepticisme, les leaders du Private Equity s'empressent d'intégrer des critères liés à la durabilité et à la responsabilité d’entreprise dans leurs choix d’investissements et leurs modèles opérationnels. Si bien que l’intégration de la dimension ESG dans l’industrie du Private Equity mondiale n’apparaît plus comme accessoire, mais bel et bien comme un incontournable.
« Les acteurs les plus proactifs du Private Equity n'attendent pas d’avoir la garantie d’un retour sur investissement pour intégrer la durabilité et la responsabilité sociale et environnementale. D’ailleurs, certains ont même concentré ces efforts dans des fonds distincts, entièrement consacrés à produire un impact social ou environnemental, générant des rendements aux taux du marché. », observe Daphné Vattier, Associée de Bain & Company et membre du pôle de compétences Private Equity.
Cependant, à mesure qu’ils se démocratisent, les entreprises leaders en sont venues à considérer les principes ESG comme un élément différenciant essentiel par rapport à leurs concurrents. Ces entreprises, principalement européennes, ont intégré les principes ESG dans l'amélioration des due diligences, l'élaboration de plans de création de valeur plus forts et la préparation des scénarios de sortie les plus convaincants.
Focus 2020 sur le marché du Private Equity en France
« Malgré la pandémie mondiale de la Covid-19, 2020 a été une année solide pour le marché français du capital-investissement, avec une collecte de fonds record pour le Private Equity en général, et des niveaux élevés d'investissements et de sorties », déclare Jérôme Brunet, Associé de Bain & Company, membre du pôle de compétences Private Equity.
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Le total des fonds collectés par le Private Equity français (toutes catégories confondues) a atteint son plus haut niveau en 14 ans et en moyenne mobile sur 3 ans. Depuis le point base de 2010, la collecte de fonds du PE en France a augmenté de 24% par an. La croissance en 2020 est principalement due aux fonds secondaires et à la dette mezzanine, tandis que les autres types de fonds sont restés stables ou ont diminué
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La collecte de fonds pour les buy-out en France s'est contractée à environ 7 milliards de dollars (-55% par rapport à l'année record de 2019) mais reste à des niveaux élevés. Cette collecte de fonds en France est très concentrée, avec 3 gestionnaires de fonds (Ardian, PAI et Astorg) qui captent plus de 60% des fonds collectés par les 10 premiers acteurs de la décennie. Les levées de fonds buy-out ont diminué en nombre et en valeur moyenne, aucun fonds de plus de 3 milliards de dollars n'ayant été levé en 2020 en France. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas ont collectivement connu une tendance à la hausse des levées de fonds (+49% par rapport à 2019) grâce à une forte augmentation de la taille moyenne des fonds (x2 environ).
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La poudre sèche disponible pour des fonds actifs en Europe occidentale avec une présence en France a atteint environ 74 milliards de dollars en 2020.
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Les investissements en buy-out ont atteint un record de 27 milliards de dollars en 2020 en France. La France représente environ 18% de la valeur des transactions européennes en 2020, ce qui est supérieur à la moyenne de 14% sur la période 2005-2019. Les investissements en buy-out ont été principalement motivés par de grandes transactions, les cinq premières opérations représentant 46 % de la valeur totale des transactions.
Comme au niveau mondial, la Covid-19 a eu un impact sur le calendrier des transactions, avec un nombre de transactions en chute libre au deuxième trimestre suivie par un fort rebond au troisième trimestre (dont 8 milliards de dollars de transactions en juillet)
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Les sorties ont atteint à nouveau leur haut niveau de 2018 (environ 22 milliards de dollars) malgré une baisse du nombre d'opérations (-24 % par rapport à 2019). La part des opérations stratégiques s'est effondrée et a été compensée par des opérations entre investisseurs, qui représentent 87 % des valeurs de sortie
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En augmentation continue depuis 2011, les multiples atteignent une moyenne de ~13,4 fois l’EBITDA en 2020 en France sur l’échantillon de transactions analysé.
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