L'Opinion
La forte hausse des taux d’intérêt a entraîné une chute d’activité dans le capital-investissement ces derniers mois. Le secteur est prêt à renouer avec la croissance, estiment les experts de Bain & Company. Les signaux de la reprise restent ténus pour le moment.
Les grands acteurs du private equity estiment que le coup d’arrêt est momentané. Pour la première fois depuis douze ans, le monde du capital-investissement a subi un « vrai retournement de tendance au deuxième semestre 2022, commente Jérôme Brunet, partner de la société de conseil Bain & Company. Il n’y a pas eu de fait générateur vraiment identifié, pas de nouveau Lehman Brothers, pas de crise immobilière, pas de choc brutal. Mais un contexte de marché inconnu pour la plupart des investisseurs : le retour de l’inflation, qui les a obligés à adapter leurs objectifs d’investissement. »
L’an dernier, le montant des transactions mondiales de private equity a chuté de 35%, à 654 milliards de dollars. Le nombre d’opérations (2 318) a, lui, fondu de 10% révèle le dernier rapport du géant du conseil en stratégie. Mais si la Banque centrale américaine a commencé à relever ses taux d’intérêt en mars 2022, si l’inflation a accéléré au fil des mois et si les troupes russes se sont enlisées en Ukraine dès leur invasion du pays il y a un an, le stress n’a gagné l’univers du private equity qu’au second semestre, provoquant un très fort ralentissement des opérations. « Les banques ont subitement retiré leurs financements pour les grosses transactions de LBO (leveraged buyout) », poursuit Jérôme Brunet. Et les levées de fonds opérées par les investisseurs sont devenues de plus en plus laborieuses. « Les opérations bouclées en moins d’un an sont en baisse constante, avec une prime aux fonds les plus gros et les plus performants, » résume Guillaume Tobler, lui aussi partner chez Bain.
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